vendredi 29 septembre 2017

Les Koongo et le pouvoir.


Avoir le pouvoir, c'est être en capacité de gérer les prérogatives afférentes au rang qui vous est dévolu, par ses mandataires. Ceux de notre génération, nés sous le régime de Massamba-Débat et n'ayant connu la prise de pouvoir que par des coups d'état et les guerres successives de monsieur Sassou pour la conservation de celui-ci; le terme pouvoir ne nous offrirait qu'une caricature de sa notion galvaudée. Heureusement que les anciens nous ont transmis une autre vision du pouvoir, tel qu'il fut vécu et géré aux sources de notre civilisation:"Les Rois des Bakongo étaient élus par des grands chefs... les électeurs étaient les grands chefs (les chefs des provinces). Mais à mesure que ceux-ci se rendaient indépendants du pouvoir central, ce sont les chefs des clans ou des villages voisins de San Salvador qui se chargeaient de l'élection ou de la reconnaissance du candidat". Ces paroles extraites de l'ouvrage 'Etudes Bakongo magie et religion, page 39, édité en 1959, du père Van Wing sont citées dans la dernière publication de Rudy Mbemba -Dya-Bô-Benazo-Mbanzulu, éd. ICES 2017. L'auteur poursuit ses propos aux pages 144-145, écrivant:"Au début du XIXe siècle, le roi Garcia V (1803-1830), roi du Koôngo déclare solennellement dans courrier du 26 novembre 1813, adressé au roi du Portugal, le trône royal "est électif par tous les conseillers royaux et tout le peuple koôngo. Ce sont eux qui ont coutume de choisir le prince qui ensuite peut régner sur le trône du Koôngo..." (Randles in l'ancien royaume du kongo des origines à la fin du XIV, Paris 19, p. 155). "Cf. Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo-Mbanzulu in Le Cardinal Emile Biayenda et les douze clefs de la conscience socioculturelle des (ba)Koôngo, éd. ICES 2017."
   Ces témoignages rendus autour de la notion du pouvoir, de la chefferie et de son exercice illustrent à suffisance que les Koongo n'ont pas attendu ni le sommet de la Baule de juin 1990 ni de la chute du mur de Berlin en 1991 ni la glasnost ou la perestroïka de Gorbatchev pour appliquer la gouvernance démocratique. Par "les Koongo", nous faisons allusion à ce grand peuple dans sa complexité ethnique diverse, un peuple pluriel répandu depuis l'Angola (Mbanza Koongo), jusqu'au Cameroun, en passant par le Congo-Brazzaville (actuel), le Congo RDC, le Gabon. La culture dite démocratique n'est point une nouveauté pour lui qui su instituer le Mpfumu Mpu (le chef couronné), les rois, les chefs des clans, les chefs des villages (Mpfumu hata),les chefs des quartiers (Mpfumu kibelo), les chefs de familles (Mpfumu kaanda).La décentralisation du pouvoir y existe déjà ! Chez les Koongo, toutes ces attributions faisaient l'objet de concertations préalables et des rites particuliers. On ne se faisait pas chef par désir personnel, mais plutôt par désignation des anciens qui prenaient le temps de discerner les aptitudes requises à une telle ou telle fonction :"Dans l'idiome de l'ancien Koôngo, le roi est le M'fumu n'gata, c'est-à-dire celui  qui rassemble ou par son intelligence, apporte la tranquillité et la paix. Ici, le n'gâta est fort évocateur dans la mesure où le mot exprime la forme du verbe intelligible qui finit par être social (le n'gâ indiquant le lieu, l'endroit et le ta indique le verbe qui, en l'espèce prend la forme sociale). Avec le n'gâta la parole ou le verbe intelligible prend corps pour revêtir une forme sociale qui n'est autre que celle d'un village ou d'une nation. C'est dans le même ordre d'idées que, le M'fumu n'gâta est assimilé au Nto (rivière)- tela ( du verbe ta ) et qui signifie parler, manifester ou exprimer), cette rivière des eaux parlantes. Il s'agit là, d'une analogie qui tend à montrer que le roi Mutinu ne peut véritablement l'être que par son intelligence et sa sagesse qu'il met au service de son royaume. C'est ainsi que, les Koôngo proclament haut et fort que: Ntu buzitu, Mpu buzitu, ce qui veut dire que le respect et le rayonnement de la couronne dépendent intimement de la personnalité et de la sagesse de l'être qui en est investi. Le M'fumu n'gâta est le pacificateur, l'unificateur, le justicier, celui qui, par son verbe intelligible contribue à l'expansion et à la renommée de son village.
    Le chef d'un"kibelo", c'est-à-dire d'un quartier résidentiel doit aussi comme l'est le M'fumu n'gâta le garant de la paix. Ce mot est un dérivé du verbe Bela qui, qui en l'espèce traduit le principe social du "vivre ensemble". Le "Kibelo" ou le "n'gata" est, peut-on dire, l'affirmation du contrat social par des hommes et des femmes qui s'engagent à vivre en bonne intelligence, par l'organisation et le fonctionnement paisible de l'espace environnemental qu'ils occupent. Ainsi le n'gâta ou kibelo apparaît  comme un pacte social né du besoin ou de la nécessité de s'associer ou Bundana (de di bundu) dans le but de mieux régler à l'échelle collective les divers problèmes de l'existence qui se posent à l'être ou au Muuntu. C'est dans cette optique que dans le Koôngo-dya-Ntotela ou le Congo ancien la vie en groupe n'est possible et effective que si l'on y consacre le verbe intelligible, celui qui concoure au respect et à la paix des relations humaines.
  Chaque roi doit, écrit G.W.L. Randles, imiter le geste du héros-fondateur et remodeler le monde selon l'exemple inventé par celui-ci... Il appartient à chaque roi de l'imposer de nouveau et de l'assurer pendant la durée de sa vie contre les forces du mal qui le menacent sans cesse...durant sa vie le roi doit représenter la force et la vitalité. Il doit être à la fois un "dieu" et un "homme", non pas un homme ordinaire. Mais un homme d'une perfection exemplaire sur le plan moral, physique et sexuel.(Randles P.29".
   Cet éloquent exposé de mon éminent Koongologue, maître Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo Mbanzulu, contenu aux pages 146-148 de son dernier ouvrage hommage au Vénérable Cardinal Emile Biayenda, nous emmène à nous poser la question de savoir si la meute des gourous que suivent beaucoup de nos compatriotes refléteraient-elle cette vision du pouvoir, tel qu'établi par nos ancêtres du Koongo dia Ntotela dont ils clament, proclament et se réclament être partisans ? L'évidence nous prouve plutôt le contraire et les signes de l'usurpation de leur pouvoir ne reposant  que sur la manipulation de l'ignorance du peuple, l'enrichissement personnel et le mépris de la personne humaine, surtout cette jeunesse tant instrumentalisée, sacrifiée et abusée...
   Les usurpateurs du pouvoir
Ces gens qui prétendent être leaders des koongo se reconnaîtraient-ils dans cette posture de Mpfumu qui ne saurait mettre que sa progéniture à l'abri du besoin, envoyant sa famille à l'étranger profiter du labeur et de la souffrance des autres ? Ces gens qui se calfeutrent chez eux, alors qu'ils ont appelé les enfants des autres à prendre la rue pour aller manifester contre le pouvoir répressif en place, se faisant pulvériser par des bombes lacrymogènes par des hélicoptères, comme s'il s'agissait de mener une opération de salubrité publique qui consisterait à éradiquer les moustiques: de Massina à Mpissa, de Moukounzi Ngouaka à Matour ? Ces gens qui ont fait du pouvoir politique leur fond de commerce qui ennobli les leurs et ne fait qu'accroître la pauvreté et exacerber la misère de leurs fanatiques. Ces gens qui prétendent être choisis des ancêtres dont ils méprisent les Ntsieno mia ba mbuta, , ntsieno mia Nza, Ntsieno mia luyalu, contribuant ainsi à la déliquescence de plusieurs générations ne méritent même pas un titre quelconque sur l'échelle graduelle du Kimpfumu...
  Depuis des années, ils ne cessent de réduire à zéro les efforts de ceux qui essaient de construire leur vie à la sueur de leur front (mu kia futu kia bisalu biawu), amplifiant les pillages qui sont devenus une espèce de culture politique, pour réprimer toutes les personnes qui s'opposent à leurs idées farfelues. Pendant qu'ils vous envoûtent de leur mysticisme, eux capitalisent de la fortune à l'étranger et ne s'offusquent point d’exhiber l'opulence de leurs biens douteusement acquis. Ces saigneurs qui s'abreuvent du sang des innocents. Auraient-ils un peu de scrupule, pour partager leur dignité à part égale avec ceux qui sont devenus comme des mouches qui entourent leur puanteur nauséabonde. Ils manipulent les insignes du pouvoir comme les bâtons de Ntela, mukawa, ignorant même que ces symboles ne doivent être utilisés que par ceux dont la capacité d'écoute réciproque est acquis, ceux dont le commerce interhumains est équitable (Ntéla = ta na wa ! de même que le Mukawa)...
   Faisant dans le syncrétisme, confondant le bâton de Moïse à celui des Mpfumu za Koongo, pour leur donner autorité et les aider à savoir prendre du recul dans l'écoute de ceux qui leur confient le pouvoir, ils font plus office de charlatans que de dociles serviteurs de l'autorité que les dieux, les bakulu et le peuple leur confient.

   Le pouvoir chez les Koongo s'exerce dans l'humilité, le service et l'attention à tous et à chacun. Géré autrement, ce pouvoir n'est ni démocratique (moderne) ni à la manière traditionnelle, ce n'est que du spectacle pour amuser la galerie, avec des chants fétichistes et des mimes envoûtants, un feu de paille... les Mpfumu za Koongo vivaient en symbiose avec leurs populations dont ils partageaient le quotidien. "Le Mpfumu Mpu a , selon Emile Biayenda charge d'administrer les biens de la famille... veiller sur la bonne santé physique et morale de son groupement dont il est protecteur. En cas d'épidémie ou de grand danger, il dispose du pouvoir de faire déplacer tout le village. Une fois sur la nouvelle terre, étrangère, il sera l'interlocuteur privilégié pour négocier la place de son groupe... on voit combien il faut être absolument sûr de pouvoir lui faire confiance, lui confier le destin et la vie de toute sa progéniture clanique sacré... le devoir d'hospitalité... l'assistance... aux plus démunis et aux plus âgés... en un mot, une vraie cohésion sociale. C'est le responsable de la paix à l'intérieur et à l'extérieur de la communauté. (cf.  Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo Mbanzulu in "Le testament socio-institutionnel du Cardinal Emile Biayenda, le sacre du M'pfumu Mpu ou du chef à couvre -tête, éd. Les impliqués L’Harmattan, p.29).
  Le chef n'abandonne pas son peuple errer dans les savanes et les forêts, il ne livre pas les siens aux appétits des loups. Il ne saurait supporter qu'une seule goûte de sang puisse couler dans les rangs de son peuple, comme le fit le père de la nation Congolaise, monsieur l'abbé Fulbert Youlou qui préféra démissionner que de voir son pays s'embraser, tout comme le Cardinal Biayenda, qui préféra s'offrir que de voir le pays sombrer dans des violences aveugles. Les vrais chefs Koongo accomplissent le dessein des dieux et des ancêtres: Laisser vivre le peuple en paix et que chacun parviennent à l'accomplissement de son destin. Kimpfumu kie ntsiana ngudi na mwana: Tolo tua mwana kue ngudi tuena, tolo tua ngudi kue mwana tuena. Tala ti mwana ka diidi ako, pele ko ti mwana ntsatu ye nandi, pelo ko kimbevo; ngana maama bue ka lenda buila tolo hein ? La relation mère-enfant, sans être fusionnelle traduirait mieux l'exercice du pouvoir: C'est la quiétude et la sérénité de l'enfant qui permet à sa mère de s'endormir en paix, de même qu'un enfant ne saurait dormir sereinement que si sa maman est en paix. Une bonne maman, ne saurait dormir tranquillement lorsque son enfant n'a pas mangé ou si ce dernier est malade ! Kimpfumu = Ngudi na mwana. Kimpfumu kia mana yayana, yeeka ni ntsatu ya fua ngudi na mwana !
  Encore Merci à l'éminent Koongologue , maître Rudy Mbemba, pour ses travaux et la qualité de sa recherche, afin de nous ramener aux sources de "Bukoongo bueto".  THAUKO.COM à votre service !

jeudi 28 septembre 2017

"Le sens de l'autorité chez les Bantous: le cas des Koôngo"

Nous sommes heureux de partager à nos lecteurs, l'exclusivité de l'annexe 12 de l'ouvrage exceptionnel de l'avocat , docteur Rudy Mbémba-Dya -Bô-Benazo Mbanzulu, intitulé: "Le cardinal Emile Biayenda et les douze clefs de la conscience socioculturelle des (ba) Koôngo", éd. ICES mars 2017. Merci à l'auteur, pour son autorisation tacite. Voici le contenu de cette annexe:
  "Le chef est celui, écrit le père Van Wing, qui fait prospérer le village: "Yu utomisa gata". C'est en tenant la main à l'observation des coutumes, des lois des anciens et de la discipline héréditaire, qu'il remplit ce rôle.
   Le chef est d'après, l'expression qu'emploie le père missionnaire, "Nzonzi kwandi", c'est-à -dire, un arbitre, un juge de palabres. C'est à lui que sont déférés en temps normal, toutes les palabres entre hommes libres des différents hameaux, et même des palabres de quelque conséquence entre membres d'une même lignée.
  C'est à ce titre, selon le père Van Wing, qu'il est parfaitement à sa place de chef et de gardien de la moralité publique. Celle-ci, étant contenue dans les "Nkiku mia nsi, les coutumes du pays, et les Nsiku mia ba Mbuta, les lois transmises par les ancêtres. (Van Wing in "Etudes Bakongo sociologie-Religion et Magie" Deuxième édition Déclée De Brouwer 1959, p.136). Quant au vénéré Cardinal Emile Biayenda: "Un chef ainsi couronné jouit d'une très haute autorité morale, politique et sociale, il inspire crainte et confiance aux yeux des membres du clan et des alliés" (Emile Biayenda in "Coutumes et Développement chez les Bakongo du Congo-Brazzaville Thèse doctorat facultés Catholiques Lyon première partie P.37).
   Si le chef a des droits, ceux-ci, observe à juste titre la vénéré Cardinal, s'accompagnent toujours des devoirs et c'est ce que connaît aussi le chef de clan, de famille ou de village moukongo. Là-dessus, le droit coutumier est clairement précis: "Il a charge d'administrer les biens de la famille. Il doit veiller sur la bonne santé physique et morale de son groupement dont il est le promoteur. Il accueille les orphelins. Il donne un coup de main aux parents incapables de trouver la dot pour leur mariage. En cas de famine, il répartit les biens entre tous les siens. Il veille à ce que les filles et les garçons s'initient chacun à leurs tâches respectives: travaux de ménage et des plantations: art de pêcher, de chasser ou d'abattre les arbres des plantations que les femmes cultivent ensuite. Il est le premier tenu à la loi de l'hospitalité. C'est le responsable de la Paix à l'intérieur et à l'extérieur de sa communauté. (Emile Biayenda in Coutume et Développement chez les Bakongo du Congo-Brazzaville Thèse doctorat Facultés Catholiques Lyon Première partie P.38).
   Ainsi, le chef ou le Mfumu Mpu apparaît, comme le relève Georges Balandier, comme l'élément central de l'ancienne organisation Ba-Kongo: il est au carrefour des forces propices au groupement comme des antagonismes virtuels menaçant la cohésion de celui-ci; il est le symbole de la pérennité du clan; il maintient la fécondité et veille à conserver la force des lignages en empêchant les fissions. Il symbolise l'unité du clan et contrôle le système des interactions existant entre le clan des ancêtres, le clan des vivants et la terre clanique (G. Balandier in "sociologie actuelle de l'Afrique, les changements sociaux chez les Bakongo" Presses universitaires de France 1971 P. 327)
   Adire vrai, toutes ces prérogatives tant politiques, sociales que culturelles rentrent, dans ce qu'on appelle le principe de Ki-aangula, lequel diffère de celui de Ki-ngangula,  c'est , peut-on dire, l'expression même d'une bonne gouvernance.
  Par principe ou par définition, le Ki-aangula est l'ensemble des principes qui régissent l'autorité d'un chef. Ce terme dérive du mot Aangu qui, en langue koôngo désigne un bâton, une baguette et qui, à ce titre et, à l'instar du MPU ou chapeau, est l'un des symboles du pouvoir ou de l'autorité chez les Koôngo.
   En réalité, le mot Aangu désigne, à la fois, et ce, philosophiquement et théologiquement parlant, l'origine de toute autorité que les Koôngo situent dans l'univers de Ngu, (extension Nga), c'est-à-dire celui de la puissance du verbe dont on a, ni limite exacte ni connaissance absolue, car il est chose de Dieu lui-même Nzaambi Mpungu, l'unique détenteur de l'autorité suprême. (Rudy Mbemba in "le muntuisme, l'humanisme intégral africain" Société des Écrivains 2006 P. 133).
   Le particularisme de cette autorité, comme l'observe à juste titre le vénéré Cardinal Emile Biayenda, c'est d'être intelligiblement vraie, d'où la raison même du vocable de Ngula dans le ki-aangula ou le Ki-ngangula, qui n'est autre que la traduction du principe de vérité.
  Ainsi, l'autorité d'un chef ou d'un Mfumu n'gata ne revêt toute sa signification que, si d'une part, elle est reconnue, de par son expression, comme étant d'utilité publique, par son sens de prospérité, de salubrité, de tranquillité et de Paix et d'autre part, par l'équilibre et l'épanouissement du tissu social qu'elle apporte.
   D'où la sagesse Koôngo clairement formulé dans le dicton, d'après lequel "Ntu buzitu, Mpu buzitu", ce qui veut dire que, le respect et le rayonnement de la couronne dépendent intimement de la personnalité et de la sagesse de l’être qui en est investi. Mais l'exercice d'une autorité qui, au final est de portée ou d'intérêt général exige, d'après la tradition Koôngo, la préparation du futur candidat.
   Ceci dit, le choix est, rapporte le Cardinal Emile Biayenda, fait sur un membre du clan qui a des aptitudes et la poigne d'un futur chef, plein d'équité, impartial, ayant le sens de la justice, ferme dans ses décisions, apprécié et jugé comme tel par le clan,les alliés et tous les voisins. Cette condition est d'autant plus nécessaire qu'il est tout d'abord, ajoute le cardinal, le symbole vivant du clan et de son unité. Il est celui qui veille sur l'observance des lois du clan.
   C'est dire que, c'est le rôle du chef de faire observer les lois des ancêtres et de faire aussi prospérer le village. Il est celui qui est dépositaire des insignes et biens familiaux et claniques laissés par les ancêtres: souvenirs, insignes, fétiches, etc... c'est l’intercesseur et le  défenseur selon le cas du clan devant les vivants et les défunts. Il veille sur l'intégrité de la propriété clanique.
   En somme, toute dictature est vaine, parce qu'elle est contraire, à la raison du pouvoir, c'est-à-dire, à la raison d'une saine autorité qui, par essence est justement forte, constructive et humaine. En d'autres termes, elle est une émanation de Ngula, c'est-à-dire de la science du vrai et de l'équilibre social et humain. Aussi toute dictature, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, est en réalité faiblesse, obscurantisme et donc absence de raison véritable d'un pouvoir qui est aux abois et qui, de toutes les manières est appelé à mourir."
  Merci à Maître Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo Mbanzulu, pour cette magnifique contribution, afin de donner des repères à tous ces postulants à la gestion des affaires publiques, n'ayant ni l'âme ni l'amour du prochain, pour gouverner. "Hata Bantu" Wa zolakana kua bantu wa vuama  ! 
  Nous recommandons l'ouvrage dont est tiré cette annexe 12, intitulé: Le Cardinal Emile Biayenda et les douze clefs de la conscience socioculturelle des (ba) Koôngo, publié à l'occasion du 40e anniversaire de l'assassinat du Cardinal Emile Biayenda, aux éditions ICES. Vous pouvez vous le procurer en adressant votre demande à: nzenga.kongo@gmail.com
  THAUKO.COM à votre service !

Nous nous habituons un peu trop à ces scènes macabres que nous relayons à travers nos réseaux sociaux. Changeons de paradigmes , s'il vous plait ! L’horreur et l'insoutenable deviennent nos alliés, parce que nous en faisons de la promotion. Thauko.com, à votre service !

jeudi 21 septembre 2017

"Koongo ntsilulu" ? "Taku di ba zakalala, ka ba taka dio ntsamba ko".



Avec "les massacres inutiles" dans la région du Pool, le Congo dit Congo-Brazzaville s'est donné un siècle de retard sur son développement: développement humain et économique. "Taku di ba zakalala, ka ba taka  dio ntsamba ko": il y a des risques stupides, des mésaventures dans lesquelles  il ne faudrait  jamais engager la vie d'autrui, la vie de tout un peuple, pour je ne sais quelle raison. Ces "massacres inutiles" (pour reprendre les mots du pape Benoît XV parlant de la première guerre mondiale) sont une gageure contre l'édification de la Nation congolaise.
  Quel abîme que d'avoir ourdi un tel scénario catastrophique, pour prétendre à je ne sais quelle démonstration de force militaire, contre une région pacifique, mais dont la notoriété de résistance restera légendaire à tout jamais. Nous passerions pour des régionalistes chauvins, si nous faisions l'apologie des mille et une victoires que ce pacifique peuple Koongo a remporté face aux menaces impérialistes étrangers et autochtones qui, pour imposer leurs lubies ont toujours usé de brutalité et des mécanismes de persécution, afin de dissuader les Koongo-ladi ou les Koongo-Sundi à courber l'échine devant les manœuvres sordides visant à  faire marcher ce vaillant et glorieux peuple du pool.
  De la période coloniale aux différentes étapes de de la construction de la République, que des téméraires en ont fait l'expérience. Koongo est un astre invisible qui ne dit son existence que par les traces qu'il laisse de son passage... Lukoongolo (Arc-en ciel), pour pacifier l'atmosphère. C'est un objet insaisissable; d'où peut-être ce côté mystique qui caractériserait ce peuple au destin atypique. Basés dans la région du pool, terre des savanes et des collines, des rivières et des clairières, les Koongo livrent bataille contre la nature pour vivre. Ils cultivent des champs de maniocs, des bananes, du riz, du tabac...ils pratiquent depuis toujours la permaculture, pour optimiser leurs récoltes dans la biodiversité. Des sacrés débrouillards, les koongo ont appris à tout faire à cause de l'hostilité de la nature qui ne leur a pas fait la part belle ! Du commerce à l'art, ils se sont forgés une culture qui contribue à l'émancipation nationale. Peuple généreux et hospitalier, les Koongo se sont très vite répandu à travers tout le pays, soit par des liens de mariage soit dans le but de se faire une petite place au soleil. Ce qui leur vaut ironiquement le pseudonyme "d'Agip recherches", à cause de leur esprit d'initiative, le sens entrepreneurial, l'esprit de conquête...mais jamais belliqueux ni destructeur...Georges Balandier leur rend ce vibrant témoignage rapporté par maître Rudy Mbemba, dans son exaltant ouvrage d'hommage au Cardinal Biayenda: "Peuple attaché à la vie des relations et aux activités d'échange et de traite, les Ba-kongo ont donné à l'institution des marchés une importance exceptionnelle qui a incité les ethnies voisines à l'utiliser comme modèle..." (p. 101). D'où vient-il diable alors, que ces persécutions intempestives que nous aurions du mal à l'expliquer aux générations à venir. Tant d'acharnement sans céder à la victimisation, ce peuple persécuté de tous les temps pense alors qu'il est un peuple élu; car il n'aurait point fait l'objet de tant d'agacement s'il n'était point de prédilection divine ! Ceci, sans justifier le messianisme politique des koongo qui commence à devenir un piège politique à cons et qui ne fait qu'emporter les filles et les fils dignes de cette brave région du Congo.C'est sans doute de ces considérations que les manipulateurs de tout bord ont instrumentalisé le fameux "Koongo ntsilululu" dont la quintessence serait dans une sorte de prédilection divine, comme peuple élu, peuple de la promesse, mais il s'agirait de quelle promesse ? Le koongologue Raphaël Batsîkama Ba Mampuya Ma Ndâwla, cité par maître Rudy Mbema rapporte: " Le nom Kôongo dériverait du verbe Kônga et qui veut dire chercher, rechercher, se mettre en quête de, explorer; foules assemblée; tranquilliser; cueillir, récolter, moissonner. C'est dans cet état d'esprit d'analyse que, l'on peut en effet, comprendre l'une des devises des ancienc de Koôngo Dia Ntootela et d'après laquelle: "Koôngo Nsilulu" (du verbe Nsila et qui veut dire réaliser, entreprendre, faire, construire". En d'autres termes, cela signifie que Koôngo, terre d'asile et de paix et où il fait bon vivre, n'est viable ou ne peut être prospère que, par le respect de certains principes de vie que sont: la volonté, le courage, le travail, l'équité, la justice, la solidarité et la conscience nationale". Ce paragraphe est tiré de l'ouvrage intitulé: " L'ancien Royaume du Congo et les Bakongo (Ndona Béatrice et voici les Jagas) éd. L'Harmattan 1999, p. 179" (cf. Rudy Mbemba, le Cardinal Emile Biayenda et les douze clefs...P. 130).
   Aucun président n'ayant gouverné le Congo, n'aura point fait l'économie de la persécution des fils du pool: monsieur l'abbé Fulbert Youlou avec ses matsouanistes, Massamba-Débat avec son camp Makala de triste mémoire où des jeunes non acquis à la cause de la JMR payèrent le prix de leur vie et Kinkala qui fut quasiment divisé en deux, dont Ngabanzoko constituait à Madiba, une sorte de frontière naturelle entre Basund-Ladi et les koongo de l'axe louingui-Boko... Ngouabi avec l'affaire des "Anzimba" dans les environs de Kinkala autour des années 1974. Yhombi , témoin de la mort du cardinal Emile Biayenda et des petits matins des fils du pool dans l'affaire Massamba-Débat. Lissouba avec l'apparition des niboleks et des tchèques sous le fusible de Kolélas. Sassou avec ses fameuses disparitions du beach, ses guerres interminables depuis 1997/1998/ 2016-2017 dans les grands"massacres inutiles " du pool avec le parfait alibi Ntoumi. Bref. Quand viendra t-il un homme d'état qui pourrait laisser les gens du pool vivre en paix avec leur conscience religieuse, politique, sociale et culturelle ?
   Une esquisse  de réponse ou plutôt l'éclairage à cette question nous viendra de maître Rudy Mbemba Dya -Bô Benazo Mbanzulu, dans son ouvrage exceptionnel dédié au vénérable cardinal Emile Biayenda, à l'occasion du 40e anniversaire de sa mort,intitulé: "Le Cardinal Emile Biayenda et les douze clés de la conscience socioculturelle des (Ba)koongo. Ed. ICES, p. 16: "Koongo est, à la fois, cause, force, travail, justice, unité et paix d'un peuple vaillant qui, depuis sa marche de Mbanza koongo et en dépit des agressions dont il a été parfois injustement victime, aspire éternellement, aspire au développement de sa Nation. Telle est, la raison même de sa foi et de sa croyance en son Dieu créateur Nzambi Mpungu, l'Etre suprême, le Dieu de la libération, du savoir et de la connaissance." (Taata N'dwenga)
   Loin d'être affaibli et résigné, loin de sombrer dans des calculs de vengeance macabres; c'est dans la résilience, la transcendance que le mukoongo qui se connait regarde et observe ce qui lui arrive. Le Lemba ou le Kimpassi n'ont jamais incité à la violence. Aucun notable maître de ces hautes écoles initiatiques Koongo n'auraient donné des armes pour défendre la région en péril. Les ancêtres s'en seraient occupé si nous vivions en harmonie avec les kieno (ntsieno) mia Nza, avec le kieno mia Bakulu: dans la symbiose entre: mbelolo-ndiatulu-Nsalulu; comme l'indique Placide Tempels cité par Maître Rudy Mbemba dans l'ouvrage cité ci-dessus: " L'individu sait quelles sont ces obligations morales et juridiques à respecter sous peine de perdre sa force vitale. Il sait que l'accomplissement du devoir est la condition de son intégrité et de son accroissement ontologique. En tant que membre du clan, le Muntu sait qu'en vivant conformément à son rang vital dans le clan, il peut et doit contribuer par l'exercice normal de son influence favorable, au maintien et à l'accroissement du clan. Il sait ses devoirs claniques.Il sait également ses devoirs envers les clans étrangers. Si hostiles que soient dans la pratique les relations inter-tribales, les bantu savent et disent qu'il n'est pas permis de tuer un étranger sans motif. Les étrangers sont en effet également des hommes de Dieu, et leur force vitale a donc droit au respect. La diminution et la destruction d'une vie étrangère est un trouble porté à l'ordre ontologique, et il se retourne contre le perturbateur" (p.56).
  Entende qui a des oreilles et comprenne qui pourra !
                            "Ka he dia buila ?!"
                  Musundi: Mfumu Ngandu-Mwana Kawunga-Mutekolo Nimbi-Mutekolo Kuimba.
THAUKO.COM à votre service !

samedi 16 septembre 2017

NKAADI : DE L’ECONOMIE CIRCULAIRE

Parmi les travaux de réflexion et de méditation qui ont été menés l’année 2017 durant, autour du personnage d’Emile Cardinal BIAYENDA, la publication de Théodulos Auguste KOUNKOU KUE est sans doute, la plus originale. Celle-ci porte sur le commerce tel qu’il a été pratiqué par le passé dans la société traditionnelle Koôngo.


Pour Théodulos KOUNKOU KUE, “ Nkaadi fut la conception traditionnelle koongo du commerce qui se voulait une dynamique d’échange et de partage, autour des biens et services produits par les parties en présence de cet échange. Nkaadi signifiant, bien entendu l’établissement d’une relation impliquant des obligations réciproques : “ Kia baka muuntu kia vukila muuntu “ ; autrement dit quiconque reçoit doit donner en retour, car ce que nous possédons doit servir à celui qui est dans le besoin. Tel est le sens du mot Nkaadi qui rime avec le verbe “ Kaadisa” qui signifie restituer, rendre à autrui, pour avoir reçu quelque chose à valoriser en retour.” [P. 11.]

Cette conception traditionnelle koongo du commerce que met en exergue l’auteur dans son ouvrage décrit le commerçant koôngo non pas comme un simple affairiste lequel, par son activité chercherait, à s’enrichir par tous moyens ou à tirer profit à tout prix mais plutôt comme un acteur social du développement humain auquel, tenait beaucoup le vénéré Cardinal Emile BIAYENDA.

Le commerçant Koôngo est nettement différent de celui de l’ancien droit romain ou du code civil napoléonien de 1804 que l’on considère par une sorte de présomption comme un professionnel de mauvaise foi. Il est considéré comme tel, par ce que l’on présume qu’il est, à même de manipuler ou d’induire en erreur l’acheteur dans le strict but de vendre sa marchandise et d’en tirer un bénéfice et peu importe le prix que cela peut coûter à celui-ci.

Dans son remarquable ouvrage, Theodulos KOUNKOU KUE rapporte avec perspicacité que :

Le commerce n’est pas institué au sein du peuple koongo pour un enrichissement égoïste et démesuré, mais pour en bénéficier à d’autres, ceux de la famille, ceux du clan, mais également aussi aux passants et aux visiteurs séjournant au village ou aux partenaires des villages voisins (wa ta nkaadi, kadisa). Nkaadi est donc bien plus noble de sa conception traditionnelle que notre entendement du commerce, tel qu’il se pratique dans notre monde contemporain où les moins ingénieux se font “rouler dans la farine”. [ P.13.]

C’est ni plus ni moins, une sorte d’humanisation du commerce à laquelle se réfère l’auteur dont les règles sont complètement bafouées dans les sociétés humaines des temps modernes.

D’après l’auteur, le monde du commerce d’aujourd’hui aurait du favoriser les échanges pour le bien de l’être ou du Muuntu, au-delà de toute considération économique ou financière. Tel n’est pas toujours le cas en déplorant certaines derives qui conduisent au mépris de l’être ou du Muuntu.

Dans le prolongement de sa réflexion qui est d’une limpidité tonitruante, le philosophe du muntuïsme, Théodulos KOUNKOU KUE rappelle, à juste titre qu’il a existé dans la société traditionnelle des formes de solidarités parmi les différents outils de commerce. Outre le monnayable et la valeur fiduciaire se trouvaient, observe-t-il, les marqueurs indélébiles des valeurs de références de la solidarité “ad intra et ad extra” communautaire Koongo. Ceux-ci constituaient, poursuit-il, les moyens de l’épargne le plus sûr, bien loin de la vermine boursière et de la corrosion des systèmes bancaires qui engendrent des crises de toute sorte. Parmi ces marqueurs ont pouvait distinguer ces quatre pilliers fondamentaux :

1.)  Mueko : est un contrat tacite qui lie une personne au propriétaire d’une espèce animale, dans le but de lui permettre de devenir éleveur-propriétaire à son tour, en contre partie d’un engagement qui poussera ce dernier à devoir s’investir pleinement au bien être de la femelle qui donnera les petits autour desquels se fera le partage de la façon équitable avec son propriétaire, au terme de l’échéance prévue. [ P.41.]

2.)Mafundu : c’est un mode opératoire économique consistant en quelque sorte à effectuer un épargne en nature, voire même en monnaie fiduciaire à l’endroit de personnes crédibles ; généralement à l’occasion d’un événement familial : naissance, décès, retrait de deuil ou marriage, etc [ P.44.]

3.)Ndjende : une forme d’engagement, de solidarité et de respect qui naît à l’occasion de formation de certaines entreprises comme celles des alliances ou des mariages. [ 46. ]

4.)Zola ou Kimbongo : consiste en une mutualisation d’efforts entre individus aux fins d’accompagnement d’un des membres dans la réalisation d’un projet qui peut par exemple, revêtir la forme d’une promotion tendant en la dignité de sa personne. [ 67.]

A travers ces marqueurs fondamentaux institutionnalisés, le muntuïste, l’humaniste Théodulos NKOUKOU KUE, observe que, les Koongo entreprenants pouvaient se constituer un patrimoine inaliénable et indestructible, du fait de la générosité : ils enrichissaient les autres tout en s’enrichissant eux-mêmes. La mutualisation des moyens de production inhérents à la toute puissance du capital solide et inaliénable qui pouvait, ajoute-t-il, se transmettre au fil des générations, telle que l’acquisition des terres, la fondation et le renforcement des alliances dans la survivance du temps.


Dans ce septième essai, Theodulos NKOUKOU KUE, nous invite, une fois de plus, dans les coulisses du marché ancien du Mont Kaba de Mbaanza Koongo où Nkaadi, entendu comme commerce et non comme mercantile consistait en une primauté de la relation humaine par-dessus la logique du marché (zaandu). Nkaadi revêtait autrefois l’obligation d’un retour quasi naturel à l’endroit de celui qui assurait au demandeur.


Une étude fort intéressante et appétissante du philosophe-moralisateur Théodulos NKOUKOU KUE qui, au-delà de l’hommage rendu au vénéré Pasteur Emile Cardinal BIAYENDA, à l’occasion du quarantième anniversaire de son assassinat, constitue aussi une sorte de clin d’oeil sur le vécu du Muuntu des temps modernes dont les choix existentiels ne sont toujours pas commodes.


TAATA N’DWENGA




Des pensées pour se nourrir et grandir en humanité

 De Rudy Mbemba-Dya-Bô- Benazo Mbanzulu, dans son dernier ouvrage intitulé: "Le Cardinal Emile Biayenda et les douze clefs de la conscience socioculturelle des (ba) Koôngo", chez ICES éditions, p.15: "Toute dictature est vaine, parce qu'elle est contraire, à la raison du pouvoir, c'est-à-dire, à la raison d'une saine autorité qui, par essence est justement forte, constructivement sociale et humaine. En d'autres termes, toute autorité émane de Ngula, en l’occurrence de la science du vrai qui fait ressortir l'équilibre d'une justice sociale et humaine. C'est pourquoi, toute dictature, qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, est, en réalité faiblesse, obscurantisme et absence de raison véritable d'un pouvoir qui est aux abois et qui, de toutes les manières, est appelé à mourir. (Taata N'dwenga). THAUKO.COM à votre service !

Des pensées pour se nourrir et grandir en humanité !

Du cardinal Emile BIAYENDA : "Les coutumes révèlent l'âme profonde d'un peuple. La connaissance profonde d'un peuple permet de l'aiguiller, de discipliner ses instincts, de tenir compte de ce qu'il est, de ce qui constitue sa note individuante: ce qui le caractérise et le distingue des autres" (cf. Biayenda Emile (Abbé E.), Coutumes et développement chez les Bakongo du Congo-Brazzaville, première partie Thèse 1968, Lyon Institut Catholique, P.6). THAUKO.COM à votre service !

vendredi 15 septembre 2017

Pensée du week-end du 16 au 17 septembre: Du venin mortel des fausses nouvelles.


Qu'est-ce qui pourrait bien être une fausse nouvelle?  qu'elle soit appréhendée comme faisant partie du registre de la rumeur dite aussi des nouvelles de la radio-trottoir  ou de l'intoxication médiatique et tutti quanti, les fausses nouvelles  ou de la théorie de saupoudrage, tout ceci ne poursuit qu'un dessein commun consistant à manipuler les opinions dans un but d'aliénation. C'est pour cela que nous rencontrons souvent l'échappée de "ballons d'essais" dissuasifs, pour détourner notre attention vers des choses futiles ou fétides: des choses qui n'ont ni têtes ni queue !
   La propagation des fausses nouvelles feint de paraître comme une technique de communication de diversion sur l'essentiel, afin de manipuler "les masses". Le nombre de fausses nouvelles qui pilulent sur les réseaux sociaux est impressionnant à ce sujet. On cible l'émotionnel par le merveilleux, pour désorienter la raison et l'esprit d'analyse. La mayonnaise finit par bien prendre et on perd de son  temps dans les ragots, tandis que les jeux se font. Les résignés, les aigris et les pleurnichards n'ont plus que des invectives à distiller, pendant que d'autres se lèchent les babines, se frottant les mains d'avoir noyé le poisson ! Trop tard, le paquebot vient de lever l'ancre, le train vient de quitter la gare et l'avion vient de prendre son envol !
  En koongo-ladi nous disons "Nkutu zoba nkumbu mosi kua yi fuanduku" ka ya beeto ya yikidi nkama kulu ?
  Prenons en de la graine ! Bon week-end ! THAUKO.COM à votre service !

jeudi 14 septembre 2017

De l'importance de la formation humaine pour Etre "Mpasi mu bâ" !

Dans nos sociétés de consommation exponentielle, l'éducation et la formation humaine semblent être devenues les parents pauvres d'un système de gouvernance politique qui privilégie davantage les questions économiques à la construction de l'humanité des individus (grosse erreur, car les personnes bien formées sont plus performantes à l’exécution de leurs tâches productives. Cf. NKAADI, autoédition  KOUNKOUN KUE Theodulos Auguste-2017).
   Ce constat nous emmène à nous poser un certain nombre de questions relatives à l'engagement citoyen, à l'exercice de la parentalité...bref.  Pour devoir assumer une quelconque responsabilité dans la société.
   Qu'est-ce qui pourrait constituer la motivation d'un engagement approprié pour une cause, aussi noble puisse- t-elle être ? Pourrait-on s'improviser "parents", politiciens, philanthropes, etc ? Il nous paraît de toute évidence que toute option sociale implique soit de l'initiation soit de la formation et/ou de l'accompagnement, car "n'est pas musicien qui le veut", tout le monde ne peut pas jouer au pasteur à moins de faire le farceur !
   Autrefois, la vocation déterminait l'orientation professionnelle et cela était facteur de dévouement, de conscience professionnelle et de développement. De nos jours, la précarité qui ronge le monde professionnel avec des contrats"jetables", en plus du salaire de misère amplifient la crise tout azimut. Tous les secteurs de la vie économique nous donnent l'impression de glisser dans un capitalisme utilitaire sauvage où l'individu se trouve comme un citron dans la cuisine, pressé de tout son jus et raclé de son écorce, pour lui extraire tout son zeste sans aucun geste de prévenance. Lorsqu'on est plus utile et qu'on ne sert plus à grand chose, avec impossibilité de "recyclage", on est placé dans la poubelle des farnientés ... d'où l'importance de la formation humaine pour Etre.
  La formation de l'être humain commence dès sa conception dans le sein maternel, avec la posture maternelle et paternelle qui accompagne sa construction biologique. Ensuite peuvent intervenir la collectivité et l'acquisition des fondamentaux transmis par la famille, pour que la personne humaine trouve sa place dans la société. Il est à déplorer malheureusement l'improvisation des nouveaux parents dont certains sont issus des méandres de la typologie variée des familles qui composent nos sociétés contemporaines, complètement déracinées des traditions et des coutumes familiales. La gestation pour Autrui (GPA), la procréation médicalement assistée (PMA), les familles décomposées et recomposées (FDR), les couples homosexuels avec charge d'enfants (CHCE)... posent non seulement des problèmes d'éthique mais aussi provoquent une remise en question du modèle sociétal en crise. Tout semble à redéfinir à la lumière des lois adoptées ici et là. Bref.
   Quelle que soit la configuration des choses:  vie familiale, vie professionnelle, vie associative, vie politique, etc. L'improvisation et l'amateurisme ne font que nous ouvrir la voie du chaos, celle de l'impasse ou de la déprime. A chacun  d'explorer des pistes de ressourcement pour se former, s'informer afin de vivre dans la quiétude, grâce aussi aux outils efficaces que nous procurent ce monde Itech. Savoir prendre le temps de se mettre à bonne école avant tout engagement dans n'importe quel domaine que ce soit. Nos frustrations, nos artefacts ne sauraient constituer des motivations efficientes pour porter haut, une  cause noble, à moins de les avoir purifié d'avance, par une prise de latitude ou par la sublimation.
   Nous assistons aux mésaventures de certains activistes ou à des engagements éphémères, par faute de formation humaine et de prise de distance effective (bakula), réfléchi, pour être efficace. Des jeunes parents paumés et déboussolés qui se laissent dresser par leurs enfants (cf. TSIKULU,  KOUNKOU KUE Theodulos Auguste autoédition -2012) .
    Éprouvons nos motivations avant de nous embarquer dans certains engagements. Ce monde a besoin de toi, de vous, dans sa marche vers le progrès, un progrès qui ne soit point de l'aliénation culturelle mais inculturé dans les mœurs de chaque peuple, pour mieux être collectif: nord-sud, Est-Ouest, accessible à tous. THAUKO.COM à votre service !

vendredi 8 septembre 2017

Pensée du week-end du 9 au 10 septembre : Le pouvoir de l'argent et ses faiblesses !

 C'est avec un grand plaisir que je vous invite à méditer sur la prière de Michel Quoist devant un billet de cent francs et sur la chanson de Frère Patrice. Vous souhaitant amicalement un bon week-end !
  "Seigneur, voit ce billet, il me fait peur. Tu connais son histoire. Comme il est lourd. Il m'impressionne car il ne parle pas, il ne dira jamais tout ce qu'il représente d'efforts et de luttes. Il porte sur lui la sueur humaine, il est tâché de sang, de désillusion, de dignité bafouée. Il est riche de tout le poids de travail humain qu'il contient et qui fait sa valeur. Il est lourd, lourd, Seigneur. Il m'impressionne, il me fait peur, car il a des morts sur la conscience, tous les pauvres types qui se sont tués à la tâche, pour lui... pour l'avoir, pour le posséder quelques heures, pour obtenir de lui un peu de plaisir, de joie, de vie. En combien de doigts est-il passé, Seigneur ? Et qu'a-t-il fait en ces longs voyages silencieux ? Il a offert des roses blanches à la fiancée rayonnante, il a payé des dragées du baptême, nourri le bébé rose. C'est lui qui mit le pain à la table du foyer. Il a permis le rire des jeunes et la joie des aînés. Il a donne le livre qui instruit le gamin, il a vêtu la vierge. Mais il a envoyé la lettre de rupture. Il a payé, dans le sein de la mère, le meurtre du petit. C'est lui qui distribua l'alcool et fit l'ivrogne. Il a protégé le film interdit aux enfants et enregistré le disque dégoûtant. Il a séduit l'adolescent et fait de l'adulte, un voleur. Pour quelques heures, il a acheté le cœur d'une femme. C'est lui qui paya l'arme du crime et les planches d'un cercueil.
 Ô Seigneur, je t'offre ce billet de cent francs, en ses mystères joyeux, en ses mystères douloureux. Je te dis merci pour toute la vie et la joie qu'il a donné. Je te demande pardon pour le mal qu'il a fait. Mais surtout, Seigneur, je te l'offre pour tout le travail d'homme, pour toute la peine d'homme dont il est le symbole et qui, demain enfin, monnaie inattaquable, sera changé en ta vie éternelle" ( cf. NKAADI, p. 143, auto édition KOUNKOU KUE Theodulos Auguste -2017). THAUKO.COM à votre service !

jeudi 7 septembre 2017

Des rêveurs pour enchanter le monde !

Le challenge est ardu à remporter au milieu des vicissitudes qui rendent ce monde tumultueux, de moins en moins sûr et insécurisé partout. Les réseaux sociaux nous rodent peu à peu à nous habituer à la violence ambiante sans état d'âme, pour finir par être insensible ou indifférent à l'inacceptable.
  On nous conseille de manger des fruits et des légumes, mais ils sont imprégné de pesticides et des perturbateurs endocriniens. On veut nous faciliter la vie avec des produits de nettoyage et des cosmétiques pour rendre plus agréable notre vie, mais ils contiennent des cellules  cancérigènes. On nous recommande de consommer des protéines, mais les viandes, les poissons et les œufs sont saturé d’hormones et d'OGM... ici également, rien n'est plus sain ! Serait-ce alors le temps de déprimer et de passer tous à la consommation du Bio ? Ironie du sot, que pourrait produire une terre aux eaux souillées et à la terre polluée:"car l'eau que nous consommons n'est plus aussi pure; devenue colorée, odorante, avec saveur, loin des notions traditionnelles de l'eau incolore, inodore et sans saveur ! L'empreinte des pollueurs et des recycleurs est passé par là également. Alors allons-nous cesser d'exister ?" (cf. Madia, autoédition KOUNKOU KUE Théodulos Auguste / 2015).
  Drôle de monde aux paradoxes irréconciliables ! Dans cette configuration des choses, les "assoiffés de justice et de paix" devraient boire leur tasse, bien souvent un peu trop pleine. Le gain d'argent sans vergogne attise tellement de la convoitise qu'il semble quasiment normal d'enjamber des cadavres pour parvenir à ses fins. On crée des conflits armés pour vendre du tout sécuritaire, pourvu que cela amasse de l'argent pour les uns et tant pis pour les autres ! Serions-nous déjà dans  "le  meilleur des mondes " d'Aldous  Huxley ? Les questions suscitées par la bioéthique nous rapproche de celui-ci, augurant le désenchantement d'un monde  "empêtré dans les histoires" comme l'aurait évoqué Wilhelm Schapp. Un monde empêtré, disions-nous entre convulsions économiques, crise écologique et crise profonde de sens. L'humanité s'installe inconfortablement dans une crise anthropologique à n'en point douter,  avec toutes nos luttes pour la survie (struggle for the live) dans un monde où chaque être humain aurait du avoir les chances d'une vie vie agréable, au regard des performances réalisées par l’essor scientifique  et technologique du siècle dernier qui continue à nous propulser vers l'incognito !
  La jeunesse est livrée aux plaisirs faciles, à la dépravation des mœurs, au mirage des sommes d'argents faramineuses pour si peu d'efforts. De la musique à foison plein les oreilles, des jeux et de la danse ! Et si l'avenir à inventer n'était plus qu'un retour vers le passé, un passé jamais dépassé ( Kikulu) !
   Que s'éveillent les braves pour enchanter notre monde qui a mal à son humanité. Que se réveillent les rêveurs d'un monde encore possible où l'humanité pourrait de nouveau s'identifier et se reconnaître. ( article en cours de rédaction). THAUKO.COM à votre service !

dimanche 3 septembre 2017

Pensée du week-end du 2 au 3 septembre: Un scénario du "jugement dernier" !

S'il advenait qu'avant d'entrer dans la félicité de la vie éternelle que chacun, chacune devrait faire face à l'ultime tribunal avant de rejoindre celles et ceux avec qui  nous aurions réalisé l'objet de notre pèlerinage terrestre de façon similaire et que cela s'effectuerait en trois étapes (au moins): la première serait la comparution immédiate devant le chef de clan (selon nos liens de lignages :Mvila = mukulu kaanda), pour répondre de notre implication ou non d'avoir fait prospérer la famille ou au contraire de l'avoir enfoncé dans la misère. L'étape intermédiaire pourrait être la comparution devant les ancêtres qui ont lutté et combattu pour nous laisser des terres et un pays afin qu'il prospère à tout jamais pour le bien de tous. Ici , nous pourrions répondre sur les luttes et les combats que nous aurions menés ou non pour que le pays demeure dans la paix et que ses habitants et vivent heureux ! La troisième et dernière étape serait la comparution devant l'Eternel Juge qui pèsera le poids de  l'amour qu'aurait valu notre existence passagère sur terre et sur notre contribution de faire avancer le règne de la Justice et de la Pais dans le monde, avant d'aller rejoindre soit la multitude des langues , peuples et nations dans la félicité, soit d'aller retrouver tous ceux qui leur ressemblent, parce qu'ils auront passé leur existence terrestre à ne prendre soin que d'eux-mêmes et d'avoir créé les mêmes conditions auxquelles ils seront désormais contraint pour l'éternité, parce qu'ils auraient laissé les malheureux qui continueraient à en baver sur terre. Ainsi Justice serait faite et l'accomplissement de la loi du talion appliqué ! Au Dieu souverain soit la miséricorde.  THAUKO.COM à votre service !