mardi 18 mai 2010

Cher Theodulos

Merci de ce cri...

(lire la suite ici.)

mercredi 12 mai 2010

NZENGA !

N'ZENGA se définit comme un raccourci (n'zéla mokusé), mais n'zenga est aussi le scandale de couper l'autre, de le réduire en pièce.

N'zenga, une banalisation de la pudeur et l'émiettement de la société.

N'zenga, c'est bien plus énorme qu'un morceau de manioc livré au spectacle du soleil, dans la symphonie de la poussière ambiante et le folklore de mouches. Ce morceau de manioc proposé au pauvre des pauvres qui n'a guère le choix de consommer ce qui est entier et bien protégé.

N'zenga, le concept de grands paradoxes, entre l'enrichissement des uns sur le dos des autres, et la condamnation à la paupérisation de ceux que l'on a dépouillé de la dignité humaine et dont on a aliéné l'esprit.

A suivre !

mardi 11 mai 2010

NZENGA !

(…) Dans les années 80, de part et d'autre du fleuve du Congo, le n'zenga devient un qualificatif “vulgaire” des muscles postérieurs bien garnis de jeunes filles. Je vous fais grâce du dessin ! Et par extension, le n'zenga devenait la réduction de ce qui n'était plus entier, comme les deux quartiers de fesses. Tout ce qui pouvait être réduit en pièce pouvait être dénommé n'zenga. De l'ananas au poulet en pièces détachées et le manioc, jadis aliment de base revêtant un caractère quasi-sacré chez les Koóngo (Yaka dia maama), fut la première victime de la crise. Il fut dénudé sur la place publique vers la fin des années 80, peu avant la chute du mur de Berlin.

La conjoncture économique devenant invivable, le ras-le-bol du communisme était évident, et le peuple devenait impatient de changement comme l'eau stagnante cumulée par la pression de digues d'un côté. De l'autre, comme au temps de Noé, on s'adonnait à cœur joie à la volupté, la boulimie de pouvoir et de l'argent. Le demos s'ingénia pour survivre entre les interminables fins de mois impayés dont les salaires foudroyés par le dictat des programmes d'ajustement structurels et la gabegie des potentats. En même temps que l'étouffement de libertés fondamentales, bafouées et foulées aux pieds des aristoïs. A la cité, on inventa l'ordre juste pour la survie des pauvres ; défiant ipso-facto les conditions d'hygiène rudimentaires. Le n'zenga fut valorisé, seul moyen pour accéder à une alimentation équilibrée. Des fruits aux légumes, de la farine aux boissons, de la viande aux poissons, des ingrédients de cuisine à tutti quanti ; tout devint “zengable”, commercialisé au tout petit détail accessible à tous, pourvu que chacun y trouvât sa pitance. (…)



Le n'zenga est un esprit parcellaire dans lequel les politiques congolais des deux rives ont enfermé, ligoté les pauvres à se complaire dans la dégradation des mœurs, la paupérisation et que sais-je. C'est une manière d'humilier la population, en la laissant se dévaloriser, livrée à la poursuite de l'instinct grégaire qui éveille en elle l'instinct animal. Cependant, les autres, affranchis de la misère, enfoncent le clou, en faisant l'apologie du mode de vie occidental à outrance. Ce mécanisme promeut par exemple la sapologie et ses accointances, des mises en scène pour noyer le poisson. Toutes ces stratégies commandées par autosuggestion corrompent et détruisent la jeunesse.

La valorisation de cette génération n'zenga est le reflet de la réduction à l'accès à la culture et le conditionnement des pauvres gens pris en otage. C'est finalement un mode d'autodestruction et de confiscation des libertés fondamentales qui nuisent au respect des droits de l'Homme. (…)


Extraits de "N'ZENGA (G-10-NON)" de Theodulos Auguste Kounkou-Kue, ouvrage à paraitre.