JOURNEE DU 29 JUIN PORTANT SUR
LA DEDICACE DES ŒUVRES DE TAATA THEO
Sous le titre
de « Ma TaLa Na ? Les dessous
du chiffon (G-10-R1 », Theodulos Auguste KOUNKOU KUE signe sa
troisième publication durant l’année 2013, après deux autres ouvrages « Nzenga (G-10-NON) » publiés
respectivement en 2010 et « Tsikulu
retour aux sources pour l’interculturel harmonieux » en
2012.
Si pour
l’auteur d’un ouvrage la plume est un support indispensable pour la diffusion
de ce qu’il entend partager avec le lecteur, elle revêt une importance beaucoup
plus considérable lorsqu’elle devient un outil de profonde réflexion et surtout
de prise de conscience sociale et humaine.
Telle est la
raison même de Theodulos Auguste KOUNKOU KUE dans ses remarquables publications
qui tendent essentiellement à éveiller nos consciences sur le devenir de la
société africaine en général et en particulier sur celle des populations de
l’aire bantoue.
Dans ses
publications, Theodulos Auguste KOUNKOU KUE apparaît, à maintes reprises, comme
un philosophe de l’absurde. En effet à travers ses écrits, il montre sans cesse
les contradictions, les non sens de la société africaine des temps modernes qui
se veut soi-disant libre, consciente,
responsable et capable d’aimer comme le dirait le Vénéré pasteur Emile
Cardinal BIAYENDA.
Eh oui !
Theodulos Auguste KOUNKOU KUE est, par exemple, effaré comme il le clame avec
vigueur tout au long de son propos dans « Nzenga (G-10-NON) » et ce, par
la décrépitude vertigineuse et le
délabrement de vie dans lequel nous nous laissons entraîner, sans discernement
et sans y opposer de résistance intelligente (P.19).
Dans « Nzenga (G-10-NON) », Theodulos
Auguste KOUNKOU KUE dessine :
1.
une société congolaise donc au-delà une société
africaine qui reste amorphe face à certaines absurdités qui auraient dû l’inciter
a plus de dynamisme, d’intelligence, de sagesse et de courage. Des Congolais
meurent de faim, la malnutrition gagne du terrain, la mal bouffe, le système D
que le n’zenga institua des années
durant sont autant de maux qui nuisent la société congolaise ou le continent
africain sans que des voix officielles ou autorisées voire des organisations
autochtones non gouvernementales s’en indignent.
2.
Un monde corrompu par tant de maux qui minent l’espèce
humaine. L’humanité n’étant ni noire ni blanche ni jaune ni rouge…ensemble nous avons le pouvoir de dire non à
la manipulation. Non au dressage des groupes humains les uns contre les autres
avec des idéologies rétrogrades….(P.59.)
Profondément
muntuïste ou humaniste Auguste KOUNKOU KUE puise une bonne partie de son
énergie dans certains acquis de l’humanité qui sont ceux de ses ancêtres qu’il
a dans son deuxième ouvrage judicieusement dénommé :
« Le
Tsikulu retour aux sources pour l’interculturel harmonieux ».
En effet, le Tsikulu, c’est, d’après le Nguùnza taàta THEO, l’ensemble des us et coutumes de nos ancêtres (Koongo)
qui savaient lier la pratique écologique aux pratiques de survie en société.
Leur sens patent de la croyance au sublime, ainsi que leur science pénétrante
les aida à ponctuer les principaux évènements de la vie par des rites comme
celui de passage de la puberté à l’âge adulte.(P.11).
Ainsi, pour
construire un monde meilleur pour demain taàta
THEO proclame avec solennité les bienfaits de l’institution du Mboòngi qui regorge en son sein
plusieurs recettes de l’éducation et de la formation de l’enfant. « Ga mboongi, mwana muleeke mbua »,
c’est-àdire au milieu des adultes, le plus jeune doit se soumettre au service
des anciens, nous rappelle taàta
THEO. Pourquoi ?
Parce que, dans la conception africaine de
la famille, et même dans la mentalité occidentale d’une certaine époque,
l’enfant est une personne qui ne prendra sa place dans la société que dans la
mesure où il aura fait ses preuves, lorsqu’il aura franchi des étapes qui
accomplissent sa formation en tant qu’adulte en devenir.(P.20.)
C’est la
socialisation même de l’enfant qui est réclamée par le Nguùnza taàta THEO mais qui, toutefois n’est possible et effective
que, quand elle répond à deux paramètres à savoir : l’éducation et la
formation de l’enfant.
A travers
« le Tsikulu retour aux sources pour
l’interculturel harmonieux »Theodulos Auguste KOUNKOU KUE apparaît
comme un éducateur des lumières notamment des lumières éternelles par leur universalité
qui, à ce titre restent à jamais gravées dans la mémoire sociale de l’humanité.
La nature de la place de l’enfant en
toute société est, observe-t-il, quasiment identique. La France des années
quarante a bien fait travailler des mineurs de familles pauvres, dans les
fermes, les usines, etc. Le traitement de l’enfant varie selon la situation
économique et sociale des états. Cependant, nul ne devrait humainement
cautionner l’exploitation des enfants à
des fins économiques, comme le stipulent les dispositions 32 et 36 des droits de l’enfant.(P.22.).
C’est cette
vision muntuïste de l’éducation qui fait de taàta
THEO un « émilien », c’est-à-dire un patriote congolais dont l’idéal
est parfaitement identique à celui du « Vénéré Pasteur », le bon
cardinal Emile BIAYENDA.
Et ce n’est
pas chose hasardeuse pour remarquer que la quatrième de couverture du troisième
et magnifique ouvrage de Théodulos Auguste KOUNKOU KUE sanctifie, peut-on
dire, la vision d’Emile cardinal BIAYENDA aux termes desquels il faut :
« Enfanter un homme conscient, libre, capable
d’aimer, voilà l’œuvre de l’éducation que nous avons tous à réaliser ensemble.
Famille, Etat, Eglise, dans le respect mutuel de nos droits et de nos devoirs
dans la seule volonté de former des hommes ».
Dans « Ma TaLa Na ? Les dessous du chiffon
(G-10-R1) », Theodulos Auguste KOUNKOU KUE reste fidèle à ses idéaux
en dénonçant les pratiques sociales qui pervertissent l’intégrité de l’espèce
humaine, en l’occurrence l’usage exhibitionniste du vêtement, du chiffon du
« taba dia ma mpolo ».
Il s’agit là,
d’un véritable pamphlet, contre l’usage exhibitionniste du vêtement dans la
société congolaise des temps modernes. Le vêtement devient un outil, à la fois,
d’asservissement et de corruption sociale avec le phénomène de la sape, une
source de déviation sociale voire de perdition du muùntu.
Comme le
relève à juste titre le préfacier de l’ouvrage « Ma TaLa Na ? Les dessous du chiffon (G-10-R1) », le Docteur Denis SAMBA dia
Maloumba-Mpombo, l’habit « ki nkuti »,
fétiche ou religion, qui a désormais d’une part ses rituels, ses grand –
messes, ses magiciens, et d’autre part ses thuriféraires, ses ministres, ses
prêtres, ses évêques, ses papes et au-delà, ses martyrs et ses saints, honore
et encense ainsi des corps malades et parfois sans vie…Le vrai habit, c’est de
se vêtir de son propre silence « ki kuti »…Si les objets que nous
fabriquons, nous refabriquent en retour, tout en nous conférons une identité,
gardons-en au moins la maîtrise. Ma TaLa Na nous emmène à Siloé (Jean 9, 1-7), afin
que nous voyions ce qui vaut vraiment la peine d’être vu. Le voile est levé
avec cet ouvrage, sur les phénomènes d’exhibitionnisme et de manipulation. A
chacun d’en prendre de la graine !
A cela
l’auteur ajoute lui-même avec perspicacité que : « La superficialité, l’obsession de montrer et de se montrer deviennent
légion, au détriment de l’épanouissement de l’être intégral qui s’emmitoufle de
chiffons, pour cacher sa propre nature… »
En somme, à
défaut de ne pas nous emmener à Siloé, le Nguùnza
Théodulos KOUNKOU KUE nous entraîne, à travers Ma TaLa Na et ses deux autres remarquables ouvrages dans les allées
forestières du mont « KABA » de Mbaànza Koòngo au sommet duquel le muùntu est dans le « mu vwatu » en portant l’habit de la
connaissance, de l’intelligence et de la sagesse ou « ki-nkuti kia muùntu » véritable source du devenir existentiel.
Merci beaucoup
taàta THEO pour ta réflexion qui est
aussi la nôtre et que nous devons faire connaître, ici et là, pour le bien de
l’humanité.
Nzaàmbi’eto
taà Ma MpuNgu ka ba lolo na mbazi !
Comme le
dispose un adage, il faut devenir pour
comprendre car cela explique l’orgueil
de celui qui croit. Il éprouve le sentiment que le doute de l’autre ne signifie
rien car l’autre ne peut pas comprendre.
E eee nkasukulu ! A bon
entendeur…….salut !
Alors vive le
ki-muntu ou le muntuïsme !
Rudy
MBEMBA-Dya-BÔ-BENAZO-MBANZULU (TAATA N’DWENGA)
Avocat
à la Cour
Koongologue