SIMON KIMBANGU EVEILLEUR DES CONSCIE
NCES DES POPULATIONS D'AFRIQUE CENTRALE
Simon Kimbangu est né en 1889 à Nkamba, village situé dans la région du Bas-Congo et meurt en octobre 1951 après trente ans d'emprisonnement ferme. C'est un 18 mars 1921, qu'il reçoit et accepte l'appel de Dieu et celui de ses ancêtres. Après plusieurs hésitations, il s'incline devant la volonté de son Seigneur pour répondre la bonne nouvelle de la libération.
Dans un contexte de crise économique et presque de discrimination raciale par le colonisateur belge, Kimbangu pensera que le moment d'éveil et surtout de libération de la nation Bakongo était arrivé. Pour ce faire, il abandonne son emploi et gagne le village de Nkamba, qu'il baptise " Nouvelle Jérusalem "
A Nkamba, taata Simon Kimbangu accueille ses frères, leur enseigne la parole du Christ de libération et d'éveil des consciences. Il guérit les maladies incurables, les purifie par immersion dans la source bénite, entre en transe et tremble sous le pouvoir du Saint-Esprit.
Pour taata Simon Kimbangu, les mœurs sont en décadence avec l'introduction de la colonisation belge notamment avec ses valeurs de corruption qui tournent autour du tabac, de l'argent, de l'alcool, du luxe né d'une consommation démesurée de ses produits. Il invite ainsi ses frères et sœurs à prendre conscience des dérives socio-humaines qui se traduisent le plus souvent dans un cadre festif. Les danses parfois obscènes, le relâchement des mœurs, somme toute, constituent une des causes du déclin ou d'une absence totale de prise de conscience de libération, du bien-être et de développement national. [ Susan Asch " L'église du Prophète Kimbangu De ses origines à son rôle actuel au Zaïre" Karthala 1983 P.23.
Pour taata Simon Kimbangu, la libération spirituelle et morale précède la libération sociale, économique et culturelle. Tout cela nécessite un mode de vie, à la fois, nouveau et original qui apportera le salut du peuple.
En fait pour taata Simon Kimbangu, la Bible n'est pas un outil d'affaiblissement de l'homme noir. Bien au contraire; il faut la lire et certainement en faire une lecture différente de celle du colonisateur pour confondre "le voleur avec l'objet volé". C'est à ce titre qu'il va prétendre détenir certaines vérités cachées de cet ouvrage que le colonisateur belge use parfois à des fins d'exploitation et d'asservissement des populations congolaises.
Kimbangu prêche, écrit Martial Sinda, sur la place publique de N'kamba. Insensiblement, le visionnaire devient apôtre, il dit que la mission lui a été confiée par Nzambi a Mpoungou de refaire l'unité du pays Bakongo. Son éloquence est celle du cœur, il n'a pas à convaincre mais à réveiller de vieilles passions ; ses paroles ne peuvent surprendre : n'a t-il pas tiré son enseignement de la Bible dont il excelle à manier et à commenter les versets ? Son discours est, conclut-il, affirmation des vieux rêves Bakongo ; … il n'y a nulle place pour l'incrédulité : l'âme d'un peuple s'éveille. [ Sinda (M) " Simon Kimbangu prophète et martyr zaïrois" Grandes Figures Africaines ABC. Paris 1977. P.62.
En somme, comme le relève à juste titre, le père Van Wing " Au début de juin 1921, nous nous trouvions donc en face d'un messianisme organisé, préparé à cristalliser dans son sein la sensibilité religieuse de la population et à déchaîner à son profit toutes les forces explosives du nationalisme." [ Van Wing "Le kimbagisme vu par un témoin" Zaïre Revue congolaise vol. XII - 6 1958 P.575.
TAATA NDUENGA
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