Ce débat très animé m'a redirigé vers la célèbre citation de Michel Eyguem de Montaingne: "mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine". Ainsi naquit l'histoire de "Tête pleine-Cou baissé". La génération 2.0 sait tant de choses, tellement de choses qu'elle en a la tête pleine, si pleine qu'elle lui pend sur les épaules et lui pèse sur le cou. Un coup, c'est aux SMS qu'il faut répondre en marchant dans la rue; un coup, son cou est penché vers son épaule pour bloquer son téléphone sans écouteur, pendant que ses mains sont occupées à effectuer d'autres tâches, tout en poursuivant les causeries qui ne s'arrêtent jamais, tête baissée par les sonorités de la musique, bien rythmées... "Tête pleine-Cou baissé" fait partie des mômes aux têtes étêtées qui me font penser à cette phrase apprise en classe de CP2 à Kinkala: "Toto as-tu ta tête ?" On pourrait reformuler la question autrement: Toto, où aurais-tu ta tête ?
La souffrance accompagne accompagne la vie. Autrefois, avant la péridurale, c'était dans la douleur que femme donnait la vie. Dans le monde de "Tête pleine-Cou baissé", cette douleur n'aurait plus de sens, puis que le monde a bien évolué ! La souffrance peut-elle encore avoir du sens dans un siècle où tout est fait pour que tout soit facile, sans douleur et sans effort ?
La grande question de la bioéthique est dans l'économie de la souffrance:
* Souffrance de la maladie face à la mort, le SMA serait-ce la solution la plus digne ?
* Souffrances dans la vie conjugale, le divorce serait-ce la solution idéale ?
* Souffrance d'attendre longtemps avant la récolte pour si peu, allons-y avec les OGM, les pesticides et les perturbateurs endocriniens ! (de même des études ont-elles montré le rôle des pesticides dans la diminution de la qualité du sperme humain... cf. Madia p.154).
* Souffrance face à son être, la chirurgie esthétique vient à la rescousse pour réparer les imperfections de la nature !
* Souffrance face à son mal de vivre sexuel, le transgenre ou la transsexualité, le queer, la chirurgie de réassignation sexuelle suffiraient pour trouver pleinement son épanouissement ! Bref. Face à la souffrance, c'est le respect, la dignité humaine, l'humilité que nous devrions revêtir surtout lorsqu'il s'agit de la souffrance des autres. Le silence compatissant et un accompagnement digne des personnes dans leur quête légitime de sérénité et de paix intérieure devraient être le début de réponse à tout; plutôt que les juger ou ne faire que dans la morale. Partager une vision critique des choses pourrait aussi contribuer à redonner des repères au monde de "Tête pleine-Cou baissé", lui rappelant le célèbre maxime de Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Tant de drames et des tragédies peuvent nous interroger à savoir si nous avons encore cette conscience efficiente assez présente aux siècles derniers ?
La maladie est problème objectif que pose un dysfonctionnement organique en envoyant des messages symptomatiques qui se traduisent par le "mal a dit"... toute maladie suggère un processus de guérison qui n'est pas toujours perceptible et maîtrisé, d'où les soins palliatifs qui entourent l'humain avec tant de dignité.
Il y a des choses comme ça pour ne pas faire bizarre que l'agenda de l'égalité des sexes pourrait promouvoir, la bioéconomie, par exemple ! Somme toute curieux, complexe et absurde... que des nouveautés, que d'innovations pour l'humanité mais pour quel gain pour tous ? La réponse est à observer du côté de ce qui nous vient de l'industrie alimentaire, des industries pharmaceutiques et des technologies cognitives, etc. "Tête pleine-Cou baissé" ne serait-il qu'une nouvelle race au service de la consommation déshumanisante ? Ce n'est pas lui qu'il faudrait plaindre, mais son monde qu'il partage avec les gens d'un autre siècle qui devraient soit se recycler soit entrer en résistance contre un développement dont on peut lire l'éthique sur les étiquettes !
Notre humanité survivra t-elle de la croissance économique exponentielle tant clamé par les Etats ? "Produire pour consommer ou consommer pour produire, là semble résider la nouvelle question existentielle que notre temps ait adoptée" (cf. Laetitia Pouliquien in Femme 2.0 p.39, Saint-Léger Editions). THAUKO.COM à votre service !
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