L'excès serait-il un mal du siècle qui caractériserait notre génération ? En observant l'univers culturel koongo notamment dans les domaines de la danse et des arts, il en ressort une certaine dépravation des valeurs authentiques qui nous désoriente de la quintessence des rythmes et des danses autrefois sacrées et symboliques, versant désormais dans la vulgarité et la confusion des genres.
De ce que nous avons vu et entendu, nous constatons que la danse fut une manière de célébrer la vie (lu ziingu). Dans la conception existentielle koongo, la vie est éternelle et elle traverse l'ombre de la mort qui n'a aucun pouvoir sur le "muuntu". Le passage de la mort l'intègre au grand village des ancêtres, représenté physiquement par les "bitsinda", une acception différente de la notion du cimetière qui signifie "dortoir". Chez les koongo, les défunts vont rejoindre les ancêtres (Nkaaka), ceux qui protègent (kaka = kikaku) par la clôture de protection qu'ils érigent sur leurs protégés membres de la famille (bisi kaanda)...
La vie est donc célébrée par le chant et la danse à toutes les sauces, d'où le déhanché fétiche koongo qu'on retrouve aux cérémonies de l'accueil en société de l'enfant (dukisa mwana), dans les rites de guérison (mikisi), dans les rites d'initiation ou de consécration (tuumba), dans l’exécution des travaux manuels de tout genre, lors des mariages, à l'occasion des obsèques ainsi qu'aux retraits de deuils (malaki)... la danse disait toute notre dignité et la fierté de notre particularité culturelle aux mille variantes selon les ethnies. Hélas, cette génération qui ne sait plus ni la modération ni la sobriété ne cesse de grossir tous les plans à tout bout de champ. De la "sacralité" de la danse surgissent la vulgarité, les obscénités et l'autodérision, livrant ainsi en spectacle ubuesque, une culture qui ne se caractériserait plus que par le trémoussement des muscles du postérieur. De l'art, il n'est plus que du lard ! Notre fierté culturelle fini ainsi par s'étioler dans les méandres d'une immoralité cousue de fil blanc par ceux de ma génération qui excellent dans l'insoutenable et l'absurde. A cause de l'appât du gain, nous sommes entrain d’hypothéquer notre patrimoine culturel.
Pourrions-nous réapprendre la modération ou la tempérance, le juste milieu, la pudeur et savoir ainsi placer le curseur de nos émotions à sa juste place ! THAUKO.COM à votre service !
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