Le chef d'un"kibelo", c'est-à-dire d'un quartier résidentiel doit aussi comme l'est le M'fumu n'gâta le garant de la paix. Ce mot est un dérivé du verbe Bela qui, qui en l'espèce traduit le principe social du "vivre ensemble". Le "Kibelo" ou le "n'gata" est, peut-on dire, l'affirmation du contrat social par des hommes et des femmes qui s'engagent à vivre en bonne intelligence, par l'organisation et le fonctionnement paisible de l'espace environnemental qu'ils occupent. Ainsi le n'gâta ou kibelo apparaît comme un pacte social né du besoin ou de la nécessité de s'associer ou Bundana (de di bundu) dans le but de mieux régler à l'échelle collective les divers problèmes de l'existence qui se posent à l'être ou au Muuntu. C'est dans cette optique que dans le Koôngo-dya-Ntotela ou le Congo ancien la vie en groupe n'est possible et effective que si l'on y consacre le verbe intelligible, celui qui concoure au respect et à la paix des relations humaines.
Cet éloquent exposé de mon éminent Koongologue, maître Rudy Mbemba-Dya-Bô-Benazo Mbanzulu, contenu aux pages 146-148 de son dernier ouvrage hommage au Vénérable Cardinal Emile Biayenda, nous emmène à nous poser la question de savoir si la meute des gourous que suivent beaucoup de nos compatriotes refléteraient-elle cette vision du pouvoir, tel qu'établi par nos ancêtres du Koongo dia Ntotela dont ils clament, proclament et se réclament être partisans ? L'évidence nous prouve plutôt le contraire et les signes de l'usurpation de leur pouvoir ne reposant que sur la manipulation de l'ignorance du peuple, l'enrichissement personnel et le mépris de la personne humaine, surtout cette jeunesse tant instrumentalisée, sacrifiée et abusée...
Les usurpateurs du pouvoir
Ces gens qui prétendent être leaders des koongo se reconnaîtraient-ils dans cette posture de Mpfumu qui ne saurait mettre que sa progéniture à l'abri du besoin, envoyant sa famille à l'étranger profiter du labeur et de la souffrance des autres ? Ces gens qui se calfeutrent chez eux, alors qu'ils ont appelé les enfants des autres à prendre la rue pour aller manifester contre le pouvoir répressif en place, se faisant pulvériser par des bombes lacrymogènes par des hélicoptères, comme s'il s'agissait de mener une opération de salubrité publique qui consisterait à éradiquer les moustiques: de Massina à Mpissa, de Moukounzi Ngouaka à Matour ? Ces gens qui ont fait du pouvoir politique leur fond de commerce qui ennobli les leurs et ne fait qu'accroître la pauvreté et exacerber la misère de leurs fanatiques. Ces gens qui prétendent être choisis des ancêtres dont ils méprisent les Ntsieno mia ba mbuta, , ntsieno mia Nza, Ntsieno mia luyalu, contribuant ainsi à la déliquescence de plusieurs générations ne méritent même pas un titre quelconque sur l'échelle graduelle du Kimpfumu...
Depuis des années, ils ne cessent de réduire à zéro les efforts de ceux qui essaient de construire leur vie à la sueur de leur front (mu kia futu kia bisalu biawu), amplifiant les pillages qui sont devenus une espèce de culture politique, pour réprimer toutes les personnes qui s'opposent à leurs idées farfelues. Pendant qu'ils vous envoûtent de leur mysticisme, eux capitalisent de la fortune à l'étranger et ne s'offusquent point d’exhiber l'opulence de leurs biens douteusement acquis. Ces saigneurs qui s'abreuvent du sang des innocents. Auraient-ils un peu de scrupule, pour partager leur dignité à part égale avec ceux qui sont devenus comme des mouches qui entourent leur puanteur nauséabonde. Ils manipulent les insignes du pouvoir comme les bâtons de Ntela, mukawa, ignorant même que ces symboles ne doivent être utilisés que par ceux dont la capacité d'écoute réciproque est acquis, ceux dont le commerce interhumains est équitable (Ntéla = ta na wa ! de même que le Mukawa)...
Encore Merci à l'éminent Koongologue , maître Rudy Mbemba, pour ses travaux et la qualité de sa recherche, afin de nous ramener aux sources de "Bukoongo bueto". THAUKO.COM à votre service !