mardi 1 août 2017

Le pouls du Pool serait -il "mort" ? (Suite de l'article précédent sur "J'ai l'impression que le Pool...)

"Le Pouls est le battement de cœur perceptible par palpation au niveau d'une artère" nous disent les spécialistes. Il permet d'évaluer le rythme et l'amplitude des pressions dues aux contractions systoliques, il est possible d'extraire des renseignements utiles à l'établissement d'un diagnostic, poursuit Futura Santé. Le pouls peut donc servir d'indice ou d'indicateur aux fins de jauger une situation sanitaire et lorsque survient le moment ultime d'aller rejoindre les éléments de la matière, le pouls sert d'alerte ! Drôle de similitude avec ce Pool qui est l'identifiant d'une région de la république du Congo, terre généreuse, vertueuse et fertile qui a énormément contribué à la construction de ce pays. Terroir réputé de braves gens qui n'hésitèrent guère de revendiquer leur dignité  humaine dans les vicissitudes de la colonisation.Mais de nombreux hommes partirent aussi de ce côté ouest de la région, pour venir édifier la voie ferrée dénommée CFCO qui relie Brazzaville à Pointe-Noire. Ces populations s'installèrent par la suite de Kibossi jusqu'à Mindouli, originaires pour la plupart d'entre eux du canton de kindamba (à l'époque coloniale), pour ainsi dire descendants du groupe ethnique Basundi  et Teke. Bref. Nous n'allons pas nous enliser dans une problématique complexe que je laisserai aux soins de Maître Rudy Mbemba-Dya-Bô Benazo Mbanzoulou, dans sa très prochaine publication. Le peuple issu de ce groupe ethnique, allais-je dire a notablement contribué à la construction du Congo en tant que Nation. Il a donné des dignes fils dont les noms resteront à jamais gravés dans la mémoire collective comme Ta Kongo Dia Mukuba, Ta Nkeoua, des évêques, de nombreux prêtres, des cadres valeureux de ce beau pays le Congo. Le district de Kindamba célèbre aussi, pour sa biodiversité, sa célèbre forêt de bangu et les localités de Mpangala, Vindza et autres qui ravitaillaient Brazzaville en fruits et légumes verts, en légumineuses, en ignames, en céréales, en maniocs et ses produits dérivés... le grand grenier de la région, pourrait-on dire, avec ses élevages de vaches, ses provisions de chasse, etc.  c'est aussi ce sanctuaire culturel Koongo aux divers rites initiatiques, foisonnant d’innombrables guérisseurs et gardien des traditions ancestrales qui fait objet de cible privilégié de destruction de son patrimoine, pour des raisons inavouées de la part de certains hommes politiques, depuis deux décennies déjà. Les enfants n'y sont plus scolarisés, les sectes ont remplacé les dispensaires, on y a introduit des seigneurs de guerre pour semer le chaos Bref. Les mécanismes d'une obsolescence  qui semble programmée sont en cours, empêchant de facto les originaires de cette région de reconstruire leurs villages... les gens ne sont pas si naïfs, ils observent  ce qui se passe avec une certainement impuissance, mais ils connaissent la vérité. Un adage de cette région appelle à la sagesse, en parlant de "Ntu nkombo wu tala mapfitu".
Un peuple de la savane et des forêts a la vie dure et il apprend à défier la nature pour sa survie: "Mini mia mbangala mia mu yuku", il vit dans la résilience perpétuelle.
   Parler du Pool, c'est aussi évoquer les sempiternelles contradictions qui couvent au sein de ce peuple pluriel, car le Pool est une multitude d'ethnies issus de l'ancien et Puissant Royaume Koongo qui a connu des migrations progressives de l'Angola au Cameroun, en passant par les deux Congo et le Gabon. Ce n'est donc pas un problème que d'avoir des contradictions, l'important est de les surpasser, car les contradictions dûment régulées apportent des évolutions ! Seulement, l'écueil principal de cette région souvent martyrisée est qu'il faudrait quelqu'un qui vienne la sauver de l'oppression dont elle est  victime. Elle se tourne dès lors vers une espèce de messianisme qui , hélas demeure un leurre ! Les oiseaux de mauvais augure, les illuminés de tout calibre y vont pour se faire sacraliser et hypothéquer ipso facto le devenir d'une région immensément riche. Ce ne sont pas tant les dieux qui font défaut à cette région, mais la justice sociale et rendre la dignité à la  NKENTO dévoyée par un délaissement de la société ambiante. Dans la société Kongo, c'est la mère qui est la matrice sociétale. Dès lors que la femme a perdu le nord et les hommes ayant perdu le cap, l' effondrement de la société s'est précipité avec l’enrôlement de leurs enfants dans des milices armées. Depuis bientôt 25 ans, des hommes politiques y ont introduit des armes, mais à quelle fin ? Nous nous apercevons que les événements politiques qui secouèrent la jeune démocratie congolaise à sa sortie de la fameuse conférence nationale dite souveraine relevaient d'une stratégie dont le Pool paye le lourd tribut.
   Pourquoi humilier cette région ? Pourquoi avoir fait disparaître Kinkala tel qu'il était à sa fondation jusqu'au lancement de la fameuse municipalisation accélérée qui a fait disparaître les traces de notre histoire ? Si le Congo suivait le modèle de développement des pays modernisés, pourquoi n'avoir pas bâtit une nouvelle ville en l'honneur du saint bâtisseur, plutôt que détruire ce qui existait déjà ?  En Suisse, en France, en Grèce, en Israël, dans aucun pays du monde qui se respecte on se mettrait a raser les vestiges d'un passé. Le vieux Genève cohabite avec le nouveau, le vieux Lyon idem, etc. "Muntu nkombo ni mapfitu weti tala"! Pourquoi avoir livré une région en pâture à un "bandit" (selon les tergiversations du pouvoir ) depuis 15 mois, laissant mourir femmes et enfants, jeunes et vieux de maladies et de malnutrition? Alors que des hordes armées vont y opérer régulièrement, incendiant des villages , détruisant des ponts, des infrastructures d'intérêt public, tuant,volant et violant... terroir ou territoire de non droit fermé aux associations humanitaires dans le grand mutisme des médias. On entend plus battre le pouls du Pool, la pénurie alimentaire se fait sentir dans la capitale où des denrées alimentaires de base importées du Rwanda  et d'autres pays inondent le marché. Parlerait-on d'inflation dans ce pays qui ignore le nombre des chômeurs et où les retraités appelés cyniquement des "maltraités" peinent à percevoir leur pension ! Le pouls du Pool nous fait aussi palper cette crise multidimensionnelle réfuté catégoriquement, par la plus haute autorité de ce qui reste d'un Etat. Bien triste et tragique réalité !
   Ne soyons pas des "sans âme", ressaisissons-nous, tournons-nous vers l'essentiel, œuvrons pour arrêter immédiatement ces "massacres inutiles" du Pool, cherchons des voies et moyens, pour sauver la Mère Patrie qui se noie dans ses tourments politiciens  qui divisent et opposent les concitoyens d'un même pays. Le Pool est aussi le Congo et nous avons du mal à croire qu'un Etat fonctionne normalement, alors qu'il n'y a plus d'écoles dans une partie de son territoire. Où serait alors le sens de l'Etat ? En état en fuite, en faillite ou démissionnaire ? Nous proposons la restauration de l'autorité de l'Etat dans le respect des normes, des conventions nationales et internationales. Et s'il n'y avait pas crise dans le Pool, pourquoi interrompre le commerce entre Mpangala et Brazzaville ? Sortons de la crédulité et de la naïveté de ces gens qui prétendent vouloir le bien des gens du Pool qu'ils laissent mourir dans l'errance en pleine nature. Tirons les conséquences et du messianisme politique dans le Pool et du clientélisme qui embarque les jeunes à emprunter des voies sans issues. Ne soyons pas comme le cochon qui ne cesse de rechercher la fameuse pierre magique que lui aurait confié le lièvre "Ma nsieche".
En effet, il était une fois, Ngulu le cochon  vivait en communauté avec Ta Ngumba le porc-épic , Ma Ngo la panthère et bien d'autres animaux. Un jour, Ta Ngumba le porc-épic tomba malade et le pronostic de sa vie fut engagé. Ma Ngo la panthère, chef du village fut terriblement ému et peiné, d'autant plus que Ta Ngumba était le célèbre musicien du village et il était de toutes les fêtes de la contrée. Ma Ngo la panthère dépêcha de toute urgence ya Ngulu le cochon, dans un village lointain du célèbre guérisseur Ma Nsieche qui avait solution à tout. Ya Ngulu le cochon se mit en route durant de longues journées, traversant forêts et savanes, monts et vallées, avant d'atteindre le village du très célèbre Ma Nsieche le lièvre. Arrivé à bon port, Ya Ngulu se renseigna où pouvait-il trouver le célèbre guérisseur ? Nkabi l’antilope, le cousin de ce dernier alla lui montrer sa case. Ma Nsieche le lièvre sorti de sa case avec sa cour et se tinrent devant Ya Ngulu le cochon désemparé et impressionné d'un tel accueil, comme s'il était attendu. Il prit la parole et livra le message tragique au guérisseur qui le rassura immédiatement que Ta Ngumba le porc-épic s'en sortira grâce à un fétiche qu'il lui confiera, car il n'était pas nécessaire qu'il se déplaça pour cela ! Il l'enjoignit cependant de respecter scrupuleusement les recommandations qu'il lui donnerait. Son fétiche ne devait point entrer en contact avec de l'eau entre autre. Ya Ngulu le cochon accepta la recommandation et quelque membres de la cour du guérisseur vinrent lui attacher au dos un fétiche en forme d'une grosse pierre. IL reprit rapidement la piste de retour. Parcourant forêts et savanes, monts et vallées sous une chaleur de plomb, le pauvre ya Ngulu qui sentait des picotement sur son dos décida de prendre un petit bain avant de poursuivre sa route, d'autant plus que le fétiche ne devait point entrer en contact avec de l'eau. Il prit méticuleusement soin de détacher le fétiche, le posant dans l'herbe, près de la rivière, avant qu'il ne plongea dans l'eau. A sa sortie de la rivière Nduele, il s’aperçut que le fétiche avait disparu. Scandale ! Il chercha de toutes ses forces, point il ne le retrouva. Il fonça son museau dans la boue un peu partout, rien n'y fit, le fétiche était introuvable. Prit de panique, il ne pouvait ni rentrer dans son village ni retourner chez Ma Nsieche le lièvre pour lui rendre compte. Ya Ngulu le cochon resta donc patauger dans la boue, à la recherche du fétiche qui ne fut en réalité qu'une tortue de la cour de Ma Nsieche qui avait eu le temps de rejoindre les siens ! Cependant le cochon continue jusqu'aujourd'hui à chercher cette pierre mystérieuse dans la boue en grognant. Ainsi le proverbe Koongo nous parle de Ntebe ya yobele ba ngulu. "Entende qui a des oreilles et comprenne qui pourra"! Que le mysticisme éloigne bien souvent de la raison et peut plonger dangereusement dans un fanatisme incontrôlable. We na mayindu ka bakula ! THAUKO.COM

5 commentaires:

  1. Vraiment taata nkounkou c'est une veritable calibre tout ce que vs avez nofier et c'est la realité .

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  2. Je suis très très content et emus de lire sur le blog de mon ainé car tout est verité sur ce que nous voyons et qui se passe au pays.

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    1. Ne restons pas au simple stade de "mutu nkombo wu tala mampfitu". Ngangu na ndwenga zi fueni sala !

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  3. Ngangu-Ndwenga-buyelele bi fuieni sala mu ntangu yi, ngatuHata dia vutu wumuna ! Ta bikeno mu kue landi bi mpumbulu.

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  4. Riche enseignement pour illustrer les souffrances infligées au peuple du Pool qui comme au temps de la politique d'apartheid, on voudrait infliger à ce peuple une leçon mais à quelle fin?
    Le Pool serait-il devenu un pays, une entité en dehors de la République? Oú est passé ce Congo que nous voulons In et Indivisible?

    Que font les Congolais, ils braquent librement à leurs occupations alors que des Congolais tombent.

    Sans pour autant être nombriliste ni se muer en tribalisme, n'est ce pas une manière d'opposer les enfants d'un même peuple? D'où voyons nous des ennemis?

    Une qiestion de survie car ceux qu'on tue pour des pretextes fallacieux ne sont pas des mouches ce sont des Congolais avant tout et ceux je pèse mes mots originaire de cette contrée de connivence avec ceux qui veulent éliminersupprimer cette partie de la République semblent se frotter les mains en laissant faire, ils sont devenus complices et ayant sacrifié les leur, se pavanent en chef politique ou militaires. Demain ils devront rendre compte de leur forfaiture.ils se sont démasqués de près ou de loin.

    Le Pool au même titre que la République renaîtra de ses cendres.ils se trompent car mabâ ma Ntséké.

    La République demeurera le Pool vivra bon gré malgré leur satanique plan visant à le museler.

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