dimanche 2 juin 2019

"kOOKA MAAJI, kooko mungua", "nsimu ni mayela", lubambu hana ngangu ! Matondo kua taata Nduenga !


      KOÔNGO DIA MOUKOUBA : CHEF DE TRIBU ET CHEF SUPERIEUR DANS LES PAYS DE MPANGALA DANS LE DEPARTEMENT DU POOL PENDANT L’OCCUPATION ET CE, DEPUIS 1921

Traître ou Digne fils de la Nation Congolaise ?

         Le chef Kongo ou Kongo dia Moukouba était un che

f remarquablement bien apprécié par l’administration française pendant la colonisation du Congo-Brazzaville. Il est défini par cette administration comme un homme :

« Intelligent, travailleur, règne sur quatre groupes : Bassoundi, Balari, Batéké, Minkengé. Il n’est pas de race pure. Il est issu de l’union d’un Balari avec une Bassoundi ».

         Pour le colonisateur français, le Chef Kongo ou Kongo dia Moukouba jouit d’une compétence et d’une autorité incontestables malgré la diversité des races et les manœuvres sournoises de certains de ses Chefs de terre qui ont tout fait pour lui créer des difficultés, saper son prestige et le détacher de nous. Kongo est d’un secours précieux à l’administration par son autorité, son bon sens, sa connaissance du pays et sa constance à servir la cause française même au milieu des pires difficultés. Côme Kinata in « Les ethnochefferies dans le Bas-Congo français : collaboration et résistance 1896-1960 » L’Harmattan 2001 P.105 et s.

         D’ailleurs, cette fidélité ou cette loyauté envers l’administration coloniale lui valut, hostilité et mépris de ses congénères, à l’instar du chef charismatique taata Mbiémo et l’un de ses frères Milongo réputé comme un nationaliste féroce auprès de l’administration coloniale française.

         Le Chef M’biémo et son frère Milongo sont des nationalistes ou des indépendantistes déclarés, connus comme tels par l’administration coloniale française qui n’hésiteront guère à le faire savoir lors de leur procès tenu le 18 novembre 1940 devant le Tribunal du second degré du département du Pool sous la présidence de Monsieur Pierre De Buttafoco administrateur des colonies et chef du département du Pool.

A ce propos, Chef du village Tsinamana du canton Kongo, taata M’biémo exprimera auprès du juge De Buttafoco sa désapprobation envers le Chef Kongo et ses acolytes en disant très clairement :

« J’avoue que je n’approuve pas leur soumission (Kongo et Kata) à la taxe de la Société de prévoyance, pas plus que leur zèle pour ce qui me déplaît. »

Quant à son frère Milongo, le redoutable, il fera un descriptif du chef Kongo, en le présentant implicitement comme un véritable traître de la Cause Nationale Congolaise en déclarant devant le même tribunal très hostile aux indépendantistes que :

« Je ne partage pas leur politique d’obéissance aux directives du poste tant en ce qui concerne les cotisations de la Société de prévoyance qu’en ce qui concerne leur obstacle à notre Amicale. En réalité l’autorité du chef Kongo était largement battue en brèche depuis son opposition à l’Amicale. Il fut même molesté par ses administrés en 1936 pour avoir accepté les semences d’arachides distribuées par l’administration coloniale alors que les populations les avaient rejetées. Son prestige dut être à tout moment renforcé par ses maîtres. »

Par ailleurs, dans l’un de ses courriers de février 1946, le Chef Kongo ou Kongo dia Moukouba adressé au Chef de département du Pool, fait état d’une violation de son domicile suivie de violences physiques dont il avait été victime de la part de ses adversaires, les pro-nationalistes en écrivant :

« dans la nuit du 13 au 14 février 1946, j’ai été attaqué chez moi, assommé, puis pillé par une bande d’une trentaine de Balali, venus de la terre Goma-Tsé-Tsé. Après m’avoir jeté à terre et frappé à coups de poings et de bâtons, ils ont brisé la porte et les fenêtres de ma case et l’ont mise à sac. Ces indigènes ont agi de la sorte sous le prétexte que je m’étais séparé de l’Amicale et qu’aux dernières élections je n’avais pas voté pour André Matswa. C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons qu’ils ont frappé et pillé les autres chefs du Département. Je n’ai pas pu me défendre, tous mes gens m’ayant abandonné. » Côme Kinata Op.cit. P.107.

Il est certainement incontestable que le Chef Kongo ait été un illustre personnage, fort intelligent, compétent dans la gestion des biens et des hommes, ayant le bon sens et la connaissance de son pays. Cependant, son ambiguïté relationnelle et fraternelle, le manque de solidarité notamment vis-à-vis de ses compatriotes congolais, sa loyauté ou sa fidélité constante voire indéfectible envers l’administration coloniale française ne l’ont guère aidé à agir avec discernement pour le bien et la force de sa Nation Congolaise.


TAATA NDUENGA

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