dimanche 11 juin 2017

La déliquescence d'une élite délitée !

             Si j'appartenais à cette génération qui ovationna le général  de Gaulle à Poto-Poto ou à celle qui jeta les pierres sur monsieur l'abbé Fulbert Youlou , le contraignant à démissionner, j'aurai eu le remord de ne plus participer à trahir la Nation, en contribuant à hypothéquer l'avenir de la jeunesse. J'aurai la mort dans l'âme de voir végéter cette jeunesse sans perspective, je me retirerai de la vie politique pour laisser émerger une jeunesse compétente à même de faire face aux enjeux du nouveau millénaire. Comment diable, peut-on prendre du plaisir de voir errer ces petits pionniers qu'accouchèrent la nationalisation des écoles en Septembre 1965 ou l'embrigadement de la jeunesse autour du 8 février 1969, ayant eu pour devise:"Production-Discipline-Fusil"! Si la devise du pionnier fut:"Servir", aujourd'hui, nous autres qui la proclamions quotidiennement pouvons nous interroger: était-ce pour servir qui ou quoi ?
     Nous héritons de l'infortune que nos aînés ont su savamment orchestrer pour nous asservir, tandis qu’ils envoyaient  leurs enfants étudier à l'étranger, non sur la base du mérite comme cela fut le cas jusqu'à la présidence du commandant Marien Ngouabi  , mais sur la base des"tuyaux", des pistons et du favoritisme des filles et des fils de... ainsi commença la descente aux enfers des familles congolaises lambda. L'incompétence supplanta l'excellence et la corruption fit son nid dans l'administration publique.Depuis ce temps, les diplômés sans emploi devinrent  un phénomène récurrent. Un malheur ne venant jamais tout seul, l'euphorie de la conférence nationale de 1991 se transforma en boulet gigantesque. Trop de frustrés, que des blessés des dures batailles de la survie quotidienne (soins médicaux précaires, scolarisation défaillante, irrégularité des salaires, marché de l'emploi ethnicisé, etc.), chômage innommable et indénombrable devenu légion, seul le recours aux milices privées vint absorber la lueur d'espoir de quelques uns, des héros guerriers portés en triomphe, hélas désormais compromis!
   Toujours les mêmes qui, depuis l'aube de soit disant "Révolution des trois glorieuses", plutôt douloureuses; le jeu de la chaise musicale des élites congolaises égoïstes, hédonistes,  insouciants et frivoles qui, lorsqu'ils ne se retrouvent pas en exil , continuent à procurer de la jouissance au traîtres de la Patrie  qui changent de camps selon que le vent soit septentrional ou méridional, mais ils trouvent toujours quelques naïfs et crédules parmi ceux de ma génération qui vont, hélas, eux aussi goûter "au lait et au miel", apprenant à enfiler les godasses de leurs aînés inoxydables et impénitents politiciens , qui apparemment ne sauraient se recycler en rien du tout autre que la politique et les armes, en dépit de la fortune colossale qu'ils ont amassé et placé en lieux sûrs.
   Je réfute la fatalité. Ma génération n'est pas victime, elle est partiellement coupable et responsable,  c'est à ce titre qu'elle pourrait bénéficier de circonstances atténuantes, mais elle doit réagir en urgence, car "les carottes sont bien cuites" !
   En observant la frilosité et l'oisiveté de cette jeunesse , on la croirait se plaire dans cette posture d'inconfort et d'assistanat ou heureuse d'exécuter des basses besognes pour sa survie sans lendemain viable.
   Nous devons nous ressaisir et nous affirmer, la révolution du numérique nous en donne des moyens. Nos aînés qui auraient mérité respect et retraite paisible auraient-ils encore un peu de bon sens du bien commun et de l'essentiel à préserver qui est la NATION ?
   Serions-nous juste une génération de faire valoir qui se poserait tout le temps en victime, alors que ses accointances avec  les inoxydables la rendrait coupable des mêmes méfaits ?
                                                                                                                                THAUKO.COM      

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